•we say goodbye in the pouring rain.

- Son sourire, son maquillage, ses vêtements et ses talons vertigineux sont ses armes, son masque, sa carapace contre le reste du monde, elle ne sort jamais de sa bulle sans tout son attirail, se sentant alors nue et purement et simplement vulnérable. D'aucun prétendront que c'est une insulte au féminisme et à la liberté de la femme et elle leur répliquerait d'aller se faire foutre!
- Elle ne supporte pas la fumée de cigarette et doit fuir les endroits trop enfumés sous peine de se sentir extrêmement mal, sans doute à cause de son oncle et de ses cigarillos qui ont laissé un sale souvenir olfactif à Amy mais si'l n'y avait que ça, elle aurait pu le supporter.
- Elle a l'air d'être sûre d'elle et de ne craindre personne, ce n'est qu'une façade et quand elle croise des gens assez insistants pour faire craqueler le vernis, elle prend ses jambes à son cou. C'est une grande peureuse, quoi qu'on en dise. Elle a surtout une peur panique des hommes et des horreurs qu'ils pourraient lui faire subir. Le comble pour une sorte de danseuse exotique, me direz-vous?! En effet mais on ne choisit pas pour quoi on est doué, si?
- Si le destin a décidé de briser sa vie d'une façon particulièrement horrible, Dieu, lui, pour compenser toute l'horreur de son sort décida de la gratifier de divers talents artistiques. Elle est musicienne, s'effeuille comme une reine et a une plume acérée et d'un humour décapant. C'est une femme aux multiples facettes qui a toujours dû combler le manque d'amour et de relations humaines par le travail.
- Elle a un chien, un pitbull qui ne la quitte pas d'une semelle quand elle sort de chez elle et qu'elle adore par-dessus tout. Il est parfaitement dressé et prend soin de sa maîtresse et la protège des étrangers un peu trop mal élevés, ce qui ne l'empêche pas d'avoir un flingue.
- C'est une originale, le genre de personne à faire des choses insensées sans qu'on ne sache trop pourquoi mais elle estime que tant que ça la fait rire, c'est tout ce qui compte.
- Elle est en ville depuis un an, s'étant installée là en se disant que mater des soldats sexy serait le meilleur moyen de faire naître l'inspiration pour ses prochains ouvrages.
- Elle écrit des romans érotiques, des espèces de pastiques humoristiques, du fantastique, des nouvelles décalées même si sa passe érotique dure depuis un sacré bon moment, c'est ce qui lui rapporte le plus à vrai dire!
- Son nom de scène est Wanda MacBright, ainsi que son nom de plume, personne n'a encore fait le rapprochement, ce que les gens peuvent être cons parfois!
- Il arrive qu'on la reconnaisse, sans doute parce qu'elle a fait pas mal de tournées à travers le pays et qu'il lui arrive de s'absenter quelques semaines pour se produire sur scène. Elle est surtout connue pour son numéro dans une cage vêtue de peaux de bêtes.

• and i break down as you walk away.

Elle aime son pays avec la ferveur de beaucoup d'américains mais elle connait le goût âpre de la violence et doute encore du bien fondé d'interventions comme celle qui eut lieu en Irak. Néanmoins, elle a beaucoup d'admiration pour les militaires et leur engagement pour leur pays, pur défendre la liberté de gens qu'ils ne rencontreront jamais, pour défendre les idéaux de toute une nation. Elle fait d'ailleurs une fixette sur les militaires, ses derniers personnages masculins faisaient soit partie des marines, soit de l'armée de terre ou de l'air et elle ne manque jamais d'aller poser quelques questions, histoire d'en savoir plus sur ce qu'est la vie d'un soldat et le plus souvent, ce n'est que sang, horreur et absence.


• 'cause all my life, i felt this way.

Elle est assise dans son lit, moite de sueur, haletante comme si elle venait de courir un marathon, elle regarde partout autour d’elle parce que les gémissements rauques avaient l’air si réel. Mais la chambre est vide, il n’y a que son chien près d’elle qui la regarde d’un drôle d’air. Elle passa sa main sous son oreiller pour sentir le contact froid et rassurant de son flingue. Elle peut même encore sentir l’haleine fétide de celui qui lui a pris son innocence, une partie de son enfance et toute son adolescence jusqu’à ce qu’elle trouve la force de prendre son sac, ses petites affaires et de disparaître pour toujours. Elle n’est jamais retournée chez elle depuis ses seize ans, tout simplement parce qu’elle n’avait pas eu la force de dire la vérité à tout le monde, à sa mère, à son père ou même à ses frères. Elle aurait été le déshonneur de la famille et elle n’aurait pu le supporter. Depuis qu’elle est artiste, elle en a pourtant reçu des courriers des siens, des numéros de téléphone et même des adresses mais elle n’a jamais eu la force de retourner ceux-ci, de les appeler et de les entendre. Ils doivent tout savoir, connaître les détails de ces après-midis atroces durant lesquels son oncle abusait d’elle et la menaçait de la tuer si elle osait prononcer le moindre mot. Amelia est la dernière d’une famille proprette de classe moyenne, quatre frères plus âgés, ils auraient sans doute étranglé leur oncle Martin s’ils avaient su de quoi il était coupable et la jeune femme eut souvent envie de trouver la force de le faire elle-même. Malheureusement, ce ne fut jamais la voie qu’elle emprunta, elle préféra la fuite et l’errance. Onze ans qu’elle va d’état en état, toujours plus loin de son Arizona natal, de peur de recroiser un jour son bourreau. Depuis, elle a toujours été incapable de faire confiance à un homme, aux hommes de manière générale. Ils ne sont rien de plus que des chiens en rut prêts à tout pour mettre la main et plus dans sa petite culotte et si elle prend plaisir à exciter leur désir quand elle est sur scène, elle fait tout pour s’en défaire une fois qu’elle retourne à la vie civile. Elle était une sorte de fantasme ambulant et ce statut lui convient parfaitement, elle est désirable mais inaccessible. Dire qu’elle crut tout de même pendant des années qu’elle y arriverait, qu’elle pourrait mener une vie normale après ça. Foutaises !

Il se tenait là, Michael, son chevalier servant, petit ami attitré depuis six mois maintenant et qui se tenait tranquille, il avait compris qu’il fallait à tout prix la ménager et ne manquait jamais une occasion de se montrer doux, concerné et avenant. C’était toujours pareil, il approchait, il l’embrassait et puis il l’allongeait et là c’était la panique à bord, elle revoyait le visage de son oncle et puis elle le repoussait vivement. Mais pas ce soir-là, elle avait bu plus que de raison à cette super fête, elle tenait à peine debout sans son bras secourable et ce fut elle qui lui fit du rentre dedans devant la porte de son appartement. Elle le plaqua contre le mur avec un petit sourire et l’embrassa avant qu’il ne puisse protester. Il n’avait jamais posé de questions mais il savait, ils s’étaient rencontrés dans un groupe de parole pour les enfants maltraités et ils avaient eu des tas de conversations où il avait parlé de son enfance, de sa mère alcoolique et prostituée et de tout ce qu’il avait pu voir. Le sexe était quelque chose de compliqué pour lui aussi, Amy ne l’avait pas choisi par hasard et elle avait espéré que ce serait plus facile pour eux deux, qu’ils sauteraient le pas ensemble comme un pied de nez à ceux qui avaient pissé sur leur innocence. L’alcool aidant, elle le laissa l’embrasser, la déshabiller et elle osa même le regarder alors qu’il était complètement nu et tellement désirable. Jusqu’au bout elle était persuadée que cette fois était la bonne, qu’elle touchait du bout du doigt la fin de son calvaire, la poignée de la porte de sortie de son enfer personnel. Mais quand il s’affaira sur elle, en elle, ce fut une vague de dégoût et non de plaisir qui l’étreignit, elle tenta de résister mais l’entendre grogner sur elle, c’en était trop. Des larmes commencèrent à rouler sur ses joues jusqu’à ce qu’elle ne le repousse violemment pour s’enfermer dans la salle de bain. Il fallut trois heures de négociation pour qu’elle arrive à en sortir. Elle eut tellement honte de cette mésaventure, de son comportement indigne qu’elle plaqua le pauvre Michael avant de disparaître pour aller recommencer une autre vie ailleurs. Toutes ses tentatives se soldèrent de la même façon et elle finit par ne plus s’accrocher à l’idée qu’elle aurait un jour droit au bonheur, du moins pas comme ça, pas comme tout le monde.

***

Assise au café de la ville, elle rédigeait quelques pages de son roman avec un chocolat chaud, essayant de ne pas trop se focaliser sur le cul d’enfer du soldat qui venait de rentrer. Merde, il était peut-être marié avec des gosses. Et alors ? De toute façon, elle ne faisait que regarder, elle ne touchait jamais et ce n’était pas faute d’en avoir envie. Quand leurs regards se croisèrent, elle baissa aussitôt les yeux et fit mine d’être absorbée par l’écriture, ce qui ne l’empêcha pas de s’installer. « Salut ! » « Oh, bonjour ! » Jouer la surprise, c’était toujours plus simple. « Je vous vois tous les jours, à chaque fois que je viens ici, ça doit être un signe. » Il était si craquant, ce sourire, cette fossette mais mieux valait couper court. Elle lui rendit son sourire avant de répliquer : « Oh, vous allez vraiment me sortir la drague façon, c’est le destin qui nous a réunis? Je suis déçue, j’attendais un peu mieux d’un homme aussi beau mais faut croire qu’on ne peut pas avoir le cerveau et la beauté ! Le destin, vous voyez, fais parfois mal les choses ! » Puis elle remit ses lunettes sur son nez et se replongea dans son roman sans lui accorder un seul regard. Elle ne sut pas très bien ce qu’il en pensa mais il ne s’éternisa pas. Encore un nouvel ami dans cette nouvelle ville. Bon sang, elle avait vraiment le chic pour se foutre dans la merde !

***

« J’ai vu dans votre dossier que vous n’aviez jamais eu le même thérapeute plus de deux ans, comment ça se fait ? »
« Je voyage beaucoup ! »
« Je vois… Je vais vous épargner les questions habituelles, j’ai lu beaucoup de choses déjà, j’aimerais juste comprendre ce qui vous pousse encore à consulter. Vous savez quels sont vos problèmes et vous essayez de travailler dessus mais vous n’y arrivez pas, avez-vous tenté l’hypnose ?! »
« Et vous, Dr Wallace, pensez-vous que l’hypnose puisse guérir les dommages causés par des viols répétés ? Pouvez-vous faire en sorte que ça efface ces années de détestation de moi et de ce que je suis ? Croyez-vous que ça m’amuse de penser que mes seuls rapports sexuels avec un homme étaient des rapports non consentis ? »

Il demeura silencieux, l’observant, visiblement décontenancé et elle ne fit rien pour dissiper la gêne.

« Je ne peux pas imaginer ce que ça fait, en effet. »
« En effet ! »
« Veuillez m’excuser, j’ai été maladroit. »

Ce fut à elle de se sentir mal, cet homme était doux et poli ainsi que séduisant mais surtout humain, ça l’aida à se calmer, on ne lui avait donc pas conseillé à tort. Il la reçoit depuis une fois toutes les semaines et ils essaient de travailler sur sa relation à l’autre, à l’homme,  il est celui avec lequel elle a fait le plus de progrès. Elle accepte désormais de faire la bise à un homme qu’elle connait, de l’étreindre même s’il le faut. Puis il disparut de la circulation quelques temps avant de refaire surface, apparemment amaigri et fatigué. Sa femme mourut au champ d’honneur et depuis, c’est elle qui tente de l’aider. Ironique, non ?


•but i could never find the words to say.
PRÉNOM/PSEUDO: Lady V ★ AGE: ★ 23 ans  GROUPE: The lucky ones ★ TES IMPRESSIONS: bonnes  ★ OU AS-TU TROUVE LE FORUM: C'est la faute d'Aiden xd ★ AVATAR:  Kat Dennings ★ AUTRE: écrire ici