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 apocalypse now (redux).

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Amber Aldja

Amber Aldja

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MessageSujet: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyDim 3 Nov - 16:17



amber aldja
✽ ✽ ✽ ✽ ✽ ✽
We were in the jungle, there were too many of us, we had access to too much money,
too much equipment, and little by little we went insane.

32 ans ★ service des renseignements militaires, us army ★ célibataire ★ San Diego, usa
-----------------------------------------


we say goodbye in the pouring rain.
Bien que son père rêvait d’un fils, Amber n’a pas été élevée « à la garçonne », et contre toute attente due à un portrait préliminaire mal compris : Amber n’est pas un garçon manqué. Les femmes ont une place importante dans sa famille, et on l’a toujours incitée à développer d’abord son intellect, mais sans jamais omettre de placer en avant ses atouts esthétiques et sa féminité. Amber a eu la chance d’être éveillée dès l’enfance et de devenir une jeune femme intelligente – du moins assez ouverte d’esprit pour ce que ce mot recoudre comme signification. Rusée, elle a pris conscience de son joli visage, de son corps bien formé, et n’a jamais cherché à le cacher. Ni narcissique ni complexée, Amber a donc, on peut l’imaginer sans peine, fait des ravages pendant ses études, notamment lors de sa formation militaire. Elle fut jalousée – d’une jalousie féroce qui se mua parfois (souvent ?) en haine par les femmes alentour, et elle ne trouvait comme alliées que celles qui étaient soit aussi voire plus jolies qu’elle, soit celles qui espéraient profiter de son aura sensuelle. Vous l’avez compris : se lier d’amitié avec les femmes n’a jamais été le fort d’Amber, non pas parce qu’elle ne le désirait pas, mais parce qu’à force de trahisons et de jalousies médisantes, elle finit tout simplement par fuir la gente féminine. Si Amber ne parle presque plus depuis son retour de Bagdad, ou tout du moins pour dire des choses étranges, elle était avant ce traumatisme un excellent interlocuteur. Amber n’aime pas perdre son temps, et, perspicace, elle sait s’entourer des gens assez originaux, intelligents pour ne pas l’ennuyer. Très à l’écoute lorsqu’elle est intéressée, elle excellait dans l’art du débat et de la rhétorique : longtemps, elle a travaillé sur elle afin d’arriver à participer à un débat sans que cela n’en devienne un combat d’opinion. Jamais, au cours d’une discussion, Amber ne cherchera à vous convaincre d’adopter le même avis, la même position qu’elle sur tel ou tel sujet, telle ou telle idée. Jugeant qu’aucune idée n’est plus ou moins valable qu’une autre, elle entend chaque point de vue sans jamais aucune animosité. C’est ce qui en fait une diplomate efficace, et un excellent membre du service des renseignements, puisqu’on pense souvent qu’elle est du même avis que celui qui s’exprime, or, avant Bagdad, Amber était reconnue pour son don de savoir garder son calme en toute circonstance. Concernant les prises de décision, Amber est moins conciliante sur ce point. En femme d’armée exemplaire, elle considère la hiérarchie comme force de loi. Si un ordre vient d’une plus haute instance, alors tu obéis, peu importe si l’ordre ne te convient pas, si tu ne le trouves pas à ton goût, à ta morale, peu importe si tu t’en faisais une autre idée. Si tu juges qu’il est contraire à ta vocation ou à ton impératif catégorique, tu es libre de te faire révoquer. Ne jamais discuter un ordre avec la femme qu’était Amber Aldja, et elle-même ne discutait jamais les ordres de ses supérieurs, y compris lorsque, parfois, ils étaient absurdes, dangereux, voire même stupides. Les ordres sont les ordres, et, dans l’armée, vous avez beau être le plus intelligent du monde (ou vous en convaincre avec efficacité…), plus intelligent que votre supérieur, la règle est la même pour tous, peu importe la taille du cerveau ou des muscles : la hiérarchie a toujours le premier et le dernier mot. Le milieu est pour vous, mais vous savez, dans une société hiérarchisée comme l’est l’armée, chacun a un jour son premier et dernier mot, à son propre niveau de compétence.

and i break down as you walk away.
La famille Aldja est militaire. Mohammed Aldja est major dans l'armée, c'est d'ailleurs là que, plus jeune, il a rencontré Rachel, infirmière. Tandis que Rachel souhaitait éloigner sa fille unique de l'univers guerrier, Mohammed, lors du peu de temps qu'il a réussi à consacrer à Amber, a toujours manifesté son désir de la voir s'engager. Une femme dans les rangs de l'armée, pour relever le niveau, pour prouver aux hommes ce dont une fille est capable. Mohammed rêvait d'un fils, mais le fait d'avoir eu une fille ne l'a pas découragé pour autant de ses ambitions : il a fait d'Amber un véritable petit soldat, lui offrant un uniforme miniature pour ses dix ans, contre l'avis de Rachel, lui parlant stratégie dès qu'elle se trouvait dans les parages. Très vite, entrer dans l'armée et s'y distinguer a été pour Amber plus une mission essentielle qu'une vocation : elle ne se voyait nulle part ailleurs. Elle a rapidement intégré Westpoint, pour entamer une formation éclair dans laquelle elle se révéla brillante. Mais elle souffrait sans arrêt du même préjugé : son nom de famille aux consonances orientales lui valait d'être mise à l'écart. Depuis la paranoïa générale liée au terrorisme aux États-Unis, quiconque porte fièrement ses origines arabes se voit remis à sa place. Même dans les rangs de l'armée, censés être neutres au niveau racial, Amber a été catégorisée, soit en tant que (trop) jolie poupée, soit en tant qu'arabe d'origine. Forte de ces deux caractéristiques, elle a basé ses meilleurs atouts dessus : sa langue maternelle (l'arabe) lui servirait de couverture lors de missions spécialisées au Moyen-Orient, et sa beauté plastique de double-couverture (elle serait la journaliste sans frontières un peu stupide, présente sur le terrain, protégée par les militaires et définitivement trop mignonne pour être intelligente). La guerre en Irak était pour Amber une nécessité, peut-être pas pour les mêmes raisons que le commun. En effet, Amber a une connaissance poussée de la géopolitique du Moyen-Orient, et elle connait le double discours tenu par les autorités américaines au sujet du terrorisme. Il n'y a pas dans les montagnes afghanes d'armée talibane. Ces hommes dits terroristes membres d'Al-Quaida sont répartis en des dizaines et des dizaines de groupes, parfois alliés, parfois rivaux, et la prétendue uniformité du terrorisme arabe n'est qu'un mensonge simplificateur. Il est dur, très dur d'infiltrer les réseaux terroristes, de ne pas confondre les différentes menaces (car non, tout le Moyen-Orient n'est pas un monstre sanguinaire prêt à étouffer l'Occident), et c'est pour cette raison qu'Amber préfère les renseignements au travail de terrain. De plus, elle est un soutien fervent aux drones américains présents sur le sol mexicain. Bien que de nombreux membres de la population américaine manifestent contre eux, Amber pense que les drones sont la meilleure façon que nous ayons de protéger les vies humaines tout en infiltrant les réseaux islamistes.

but i could never find the words to say.
PRÉNOM/PSEUDO: holster.AGE: 22 ans.  GROUPE: a farewell to armsTES IMPRESSIONS: le forum est magnifique, j'attends depuis très longtemps de pouvoir écrire sur un/une militaire, une de mes grandes passions, alors je n'espère qu'une chose : qu'il dure à jamais apocalypse now (redux). 553544150   ★ OU AS-TU TROUVE LE FORUM: via Anna I love you AVATAR:  Clara AlonsoAUTRE: apocalypse now (redux). 456023687 


Dernière édition par Amber Aldja le Jeu 7 Nov - 0:31, édité 5 fois
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Amber Aldja

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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyDim 3 Nov - 16:17


'cause all my life, i felt this way.

Bien sûr, nous avions été « préparés » à ce que ça foire. On nous avait donné la marche à suivre, conseillé de garder notre calme, nous avions faits quelques simulations dont nous ne savions pas encore qu’une fois sur le terrain, dans le cœur de l’action, elles se révèleraient inutiles. Nous étions les étudiants américains glorieux de Westpoint, toutes races confondues, toutes couleurs mêlées, fiertés de nos parents et grands-parents, nous nous pavanions en uniforme, rions comme ceux qui n’ont jamais rien vu, croyions encore que la guerre était une gigantesque aventure. Mais la guerre, c’est seulement la fin. La fin d’elle-même, puisque nous partons dans le but de la terminer à peine elle est commencée, la fin de ta vie. Parce qu’après elle, plus rien ne sera jamais pareil. Jamais, jamais nous n’aurions cru avant de partir que de simples images filtrées par un globe oculaire pouvaient transpercer la chair, retourner les nerfs du cerveau, vous décimer de l’intérieur. Les images s’infiltrent au-dedans de vous et détruisent tout ce qui s’y trouve. Nous étions jeunes, préparés à tout, et nous n’avions aucune, pas la moindre idée de ce que nous nous apprêtions à vivre. Nous en parlions comme on raconte ce qu’on n’a jamais vécu. A notre retour, nous avions perdu la parole, égarés les mots là où toute chose se perd et ne revient jamais : la mémoire traumatisée.  




Victory Base Complex, Irak.
Discours d'introduction aux agents fédéraux d'origine orientale pour le compte de l'armée des États-Unis d'Amérique.


Harvey Walken jeta son mégot à ses pieds sans l'écraser, et posa ses deux yeux jaunes sur le petit comité (six hommes et une femme) rassemblé face à lui. « Semblerait qu'on doive bosser tous ensemble. Alors quitte à faire les présentations dès maintenant... Moi c'est Harvey Walken, et je vais pas vous faire croire que je vous aime bien alors que c'est pas le cas. Pour être honnête avec vous les petits gars, je déteste bosser avec les arabes. Je peux pas les blairer. Vous êtes encore plus cons que des animaux, quand on vous parle, c'est comme si on parlait à un morceau de bois, vous n'avez aucun sentiment, aucune émotion, aucun rêve et pas le moindre idéal. Vous êtes une race maudite à qui on a appris à souffrir et fermer sa gueule depuis qu’elle a foiré sa conquête du monde, si bien que maintenant, y'a plus rien qui vous touche. Vous supportez l'alcool mieux que nous. Vous supportez la chaleur mieux que nous. Vous supportez la torture mieux que nous. Vous supportez les jours sans nuits, les balles des fusils, les ongles sales d'une pute mieux que nous. Vous bandez jamais, vous mourrez jamais. Ça fait depuis la nuit des temps que des hommes parmi votre propre race, élevés au gouvernement, tentent de vous exterminer en vous expliquant que c'est pour votre bien, et au final, vous êtes toujours autant. Vous vous contentez de survivre comme des cafards dans vos cabanes de montagnards de mede, sans jamais crever, alors que la mort est le salut de l'âme. Vous en voulez pas, du salut, Dieu vous connait pas, et votre place en Enfer vous a été réservée depuis votre création. Vous n'avez pas la moindre morale ni la moindre parole, vous vous trahissez les uns les autres quand votre instinct de survie se met à tournoyer en rouge, vous êtes des cailloux sur pattes, des putains de cailloux qu'on lance contre une paroi et qui se brisent jamais, qui se contentent de rester là où ils ont atterri, et attendre qu'on leur dise « hé, mon pote, je vais te tuer si jamais tu fais pas ça pour moi ». Alors votre instinct de survie, la seule chose présente dans votre putain d'âme pourrie, se met en signal d'alarme, et vous êtes prêts à décimer des armées entières, à condition qu'on vous laisse survivre. Mais ici, c'est l’armée d’Amérique, les gars. On nous appelle les Gendarmes du Monde parce que c’est vrai, on sait tout, on fait tout. L’argent, c’est nous, la loi, ici, c’est moi. Vous fermez vos gueules, et vous obéissez. Je sais ce que vous vous dites, à cet instant même, je connais votre race. Vous vous dites « sinon quoi ?... » Vous n'avez pas de famille, ou alors elle est trop pauvre et trop analphabète pour arriver à aligner deux mots, vous avez été élevés par l'armée ou, pour les plus chanceux d'entre vous, formés par un bureau politique, vous n'avez ni femme, ni mômes, ni clebs, ni baraque, ni quoi que ce soit qu'on puisse détruire pour vous atteindre. Vous vous foutez qu'on vous prive de votre putain de nationalité de merde, vous vous foutez qu'on vous empêche de revoir votre pays jusqu'à la fin des temps. Mais ce que moi je sais sur vous, c'est que vous avez une putain de soif diabolique de survivre. J'ai jamais compris pourquoi. Si j'étais arabe, je me rendrais rapidement compte de la merdicité de mon état et je mettrais moi-même fin à mes jours. Mais vous non. Elle vous plait, cette oxygène, comme à des démons qui feraient leur première sortie sur la terre. La seule chose qui vous oblige, c'est la survie. Alors écoutez-moi très, très attentivement. Le premier, la première, ici, qui désobéira aux ordres, même à l'ordre le plus petit, le plus insignifiant, le ou la seule qui fera autrement que comme moi... cette personne-là, je lui donne pas deux jours à vivre après avoir désobéi. Deux jours. En deux jours, les gars, vous aurez beau faire appel à tous vos cousins et tontons du pays, rien ni personne ne vous sauvera de ça. Le flingue. Deux jours, à celui qui désobéira, deux jours, c'est ce qu'il faut à un agent de la milice américaine tel que moi pour retrouver un fautif. Désobéissez aux ordres, et vous avez deux jours pour vous représenter la forme et la composition de la balle qui vous traversera le crâne au détour d'une rue, à votre réveil, pendant votre sommeil. Sur ce, je vous souhaite de faire un bon boulot, les gars. »

Du 7 avril au 21 juin, Amber Aldja a été l'otage d'un groupe islamiste se revendiquant proche d’Al-Qaïda à Bagdad, après que sa couverture gouvernementale (journaliste) a été déchirée. Ce n'est que le 21 au soir qu'elle fut libérée ainsi que trois autres otages sur un total de dix-sept militaires américains par un corps d'unité spéciale. De ce temps passé prisonnière, la mémoire d'Amber a tout occulté, excepté le matricule qui fut le sien pendant son incarcération (4128). On sait de source sûre par le biais de témoignages d'otages libérés, qu'une des activités principales des gardiens d'otages consiste à donner des ordres aux différents matricules, dont le plus connu est celui d'exécuter leurs camarades militaires sous les yeux des autres.



Sprinvale, appartements de Wilson.
Retour à ce qu'on appelle la vie normale.


Qui sait ce qui se passe dans la vie d'une passoire lorsque personne ne la regarde, et dans « personne », j'entends bien « absolument personne », pas la moindre subjectivité ? Qui sait ce qui se passe dans le corps d'une passoire lorsque celle-ci atteint le maximum de son objectivité? Livrée à elle-même. Certains matérialistes à moitié scientifiques – par dépit, ne vous y trompez pas – assez rabat-joie vous diront qu'il ne se passe absolument rien dans la vie d'une passoire lorsque personne ne la regarde, et que, de toute manière, puisque personne ne la regarde, ce qui se passe dans la vie d'une passoire, tout le monde s'en fout. Amber Aldja aurait mérité qu'on la regarde, car lors-qu’aucun regard n'était posé sur elle, elle vivait, respirait, regorgeait de vie et peut-être même d'autres trésors, et tout ceci ne profitait à absolument personne, puisque ses habitants stupides et insouciants menaient tranquillement leur petit traintrain de fin de guerre heureuse sans se soucier du gouffre béant monté sur pattes qui s’exhibait sur le même trottoir qu’eux. Les habitants de Sprinvale étaient-ils à ce point aveugles pour ne pas voir, juste à côté d’eux, tout contre eux, l’être humain qui agonisait lentement au rythme de sa vie qui continuait inutilement de s’écouler ?  
Pour se rassurer de notre absence aux yeux du monde, nous avons décidé que rien n'existait réellement tant que nous n'avions posé ni le regard ni la main dessus. Pour nous assurer du décompte de notre bonheur concentré à la fin de notre bien trop longue vie, nous avons inventé les chiffres.
- Je vais faire les comptes.
Ainsi Amber était retournée dans le bureau, pour « faire les comptes », aligner les chiffres du profit de la journée – Wilson s’était occupé de faire les courses pour la semaine, mais il lui avait également acheté un parfum, ce qui s’ajoutait aux dépenses du mois de leur ménage ridicule – et terminer ses colonnes parfaitement alignées avec un sourire satisfait. Elle avait fait tout ça avec une méticuleuse rigueur. L'impression de remplir sa vie. Une vie de chiffres et de combinaisons qui ne pouvaient jamais trahir, jamais mentir, jamais mourir. Sous le soleil écarlate qui déclinait lentement, un chien, assis devant le portail de la petite maison qu’ils occupaient tous deux (semblable à celles de chacun de leurs voisins), observait le chantier de sa vie, maigre et pouilleux, le poil inégal en bataille, les chevilles squelettiques. Personne ne regarde le chien qui regarde. Personne, puisque Amber le regarde, et qu’Amber n'est personne, puisque personne ne la regarde. Et pourtant, croiser le regard stupide de ce chien lui donnait l’étrange sentiment d’exister, quelque part, pour quelque chose. Aussitôt ce sentiment immiscé à l’intérieur de son chemisier ouvert, sa poitrine se soulevait et elle se jetait dans la salle de bain pour aller vomir dans les toilettes. L’insupportable poids de l’être l’écrasait toute entière. Il n’y avait plus de place pour les autres, plus de place pour la vie des autres, la vie normale, pas de place pour Wilson, aussi attentionné et prévenant qu’il était. Elle savait qu’elle aurait dû le remercier, même de la plus infime façon qui soit – un simple regard aurait suffit – mais la simplicité pesait encore trop lourd. Elle aurait voulu, tout près d’elle, un inconnu. Un abruti tiré du fin fond de son Texas natal, ne connaissant rien à part les comptes chiffrés et l’agriculture. Quelqu’un avec qui recommencer quelque chose. Elle et Wilson se connaissaient trop. Ils savaient tous deux, sans le dire, ce qu’il en était. Et savoir que Wilson savait ce qu’elle avait essayé d’oublier était inacceptable. Wilson et Amber avaient été les maitres du monde. Brillants à Westpoint, nus l’un contre l’autre parce qu’il était logique qu’ils le soient – les plus séduisants de l’école. Ce passé commun lui paraissait dérisoire à présent, pathétique. Comment avaient-ils pu se supporter, tout ce temps, respirer leur propre suffisance comme une oxygène naturelle pendant que d’autres vivaient ce qu’elle avait enfin vécu ? Wilson entrait dans le bureau, chaque soir à dix-huit heures, toujours à l’heure, parce que le psychologue lui avait demandé de ne jamais la prendre au dépourvu. Pas de surprise. Il avait dû écrire sur le tableau du frigidaire qu’il comptait lui ramener du centre un parfum délicieux. Wilson entrait et, comme chaque soir, lui demandait ce qu’elle avait fait de sa journée. Des comptes, évidemment. Des comptes ou dormir (elle appelait « dormir » cet acte qui consistait à se coucher à demi et fermer les yeux). Wilson la regardait un long moment, contemplait sa beauté désormais figée dont elle se fichait, ce passé dévasté, ce futur inerte. Qui sait ce qui se passe quand un homme regarde une femme, et une femme regarde un homme ? Sûrement rien de plus ou rien de moins que lorsque personne ne regarde une passoire, les dessous de la subjectivité s'alignant par couches indénombrables, aussi hermétiques à décomposer que l'objectivité totale. Le néant rythmait leur vie.


Édimbourg, un homme sort son vélo de son garage, attrape le guidon et pose le pied gauche sur la pédale gauche. Dublin, une femme sort de la douche, son bonnet de bain encore sur les cheveux ruisselant de gouttes d'eau, et saisit une serviette blanc cassé. Sierra Leone, un enfant tape du pied dans un ballon en peau de chèvre, qui fuse aussitôt dans les airs. Alaska, un homme emmitouflé dans une grosse peau brune pénètre dans une maison de bois en essuyant ses chaussures pleines de neige au paillasson et en frottant ses mains l'une contre l'autre. Un nuage de fumée blanche sort de sa bouche. Brixton, un adolescent allume la radio sur une chaine locale à succès, et le son s'échappe par la fenêtre pour se glisser dans la rue. Washington, une femme blonde l'air fatigué prend un bain avec son enfant en bas âge, il joue avec la mousse, la femme rit en le tenant sous les bras. Shimonoseki, un vieillard ferme les yeux dans un lit propre pour la dernière fois au milieu de son fils, sa belle-fille, et ses deux petits-enfants. Tout le monde se tient par le bras ou la main, tout le monde le regarde, sauf la fille, qui rive ses yeux au sol. Sprinvale, une jeune femme tend, de loin, une cigarette à un homme, sous un soleil rouge feu.

Nous ne sommes pas les maitres du monde, Wil, le monde est maitre de lui-même comme de l'univers, les garçons sauvages de Bagdad vivent comme des jaguars, des tarentules, des oiseaux de feu, et nous comme des aveugles. Nous marchons main tendue vers tout, pour faire exister ce qui existe déjà depuis toujours et qui existera à jamais. Nous nous écoutons parler pour nous bercer et nous convaincre de notre importance, nous ne sommes que mots et actes de mots, notre existence est ailleurs. La vraie vie est ailleurs. vVnt qui traverse mes vêtements, pluie fine qui vient arroser les pétales à vif de ma chair, gouttes de rosée qui se coincent entre mes cils noirs, l'exister, c'est fermer les yeux autour du monde, l’envelopper en soi et prendre conscience, doucement, lentement, qu’on est là aussi. Gratter le bout de ses ongles contre le sol de poussière grise, trouver l’origine des souffles naturels, reconnaitre les cris de peur et de joie, leur destination, leur langage. Entre toi et moi, Wil, l'univers. Le passé, le présent, le futur, ce qui a été, ce qui sera, ce qui aurait pu être, le temps qui reste toujours lui-même. Nous ne sommes pas le monde, Wilson, c'est le monde qui est nous.
- Et qu’est-ce que ça donne pour aujourd’hui ?
Un peu plus loin dans la rue, un harmonica.



Dernière édition par Amber Aldja le Dim 3 Nov - 18:16, édité 15 fois
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Ted Emerald
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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyDim 3 Nov - 16:18

Bienvenue apocalypse now (redux). 2124793060 
très bon choix de scénario et d'avatar apocalypse now (redux). 304411924 
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Wilson Adermann

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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyDim 3 Nov - 16:33

le titre, puis toi, je suis aux anges apocalypse now (redux). 1495964417 
Bienvenue, officiellement I love you 
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Amber Aldja

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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyDim 3 Nov - 16:36

merci beaucoup, c'est vrai que ce scénario est incroyable apocalypse now (redux). 456023687 
I love you I love you 

vous apocalypse now (redux). 2970661624 j'espère gérer jusqu'au bout, et te contenter entièrement apocalypse now (redux). 3536250658 
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Livy Baldwin
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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyDim 3 Nov - 16:38

Bienvenue parmi nous I love you
Je connais pas la fille sur ton avatar, mais je la trouve canon. tongue 
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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyDim 3 Nov - 16:45

ouh, merci, et heureuse qu'elle te plaise apocalypse now (redux). 420251262 
moi je trouve Phoebe magnifique apocalypse now (redux). 3536250658 
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Haley Monroe

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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyDim 3 Nov - 16:51

Elle en jette Amber. apocalypse now (redux). 927261665 
Bienvenue à toi, j'pense qu'il nous faudra un lien à un moment ou un autre apocalypse now (redux). 3536250658 I love you 
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Amber Aldja

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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyDim 3 Nov - 17:00

et farouchement célibataire, la satanée tigresse apocalypse now (redux). 3604934679 
merci beaucoup, avec plaisir pour un lien, j'aimerais beaucoup, surtout compte tenu de leur histoire avec Wilson apocalypse now (redux). 1366640713 

apocalypse now (redux). 2078751386 
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Logan Adermann

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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyDim 3 Nov - 17:02

Quel bon choix de scénario. apocalypse now (redux). 456023687 
Puis Clara, ce début de fiche fiou quoi. apocalypse now (redux). 553544150 
Je vais certainement passer sur ta fiche aussi, lien oblige. apocalypse now (redux). 2453413246 
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Amber Aldja

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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyDim 3 Nov - 17:10

ah ça, je ne peux qu'approuver apocalypse now (redux). 456023687 
Sebastian en militaire, quel choix divin apocalypse now (redux). 1366640713 
Spoiler:

merci beaucoup à toi, je suis contente que le début te plaise, et bien sûr, je veux un lien avec le petit frère de Wilson I love you I love you 
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Cece Carstairs

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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyDim 3 Nov - 20:44

Clara est à tomber apocalypse now (redux). 2124793060 
bienvenue sur le forum apocalypse now (redux). 304411924 
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Jasper MacLean

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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyLun 4 Nov - 2:06

Hehe, très jolie fiche ; j'adore le fait qu'elle soit spécialiste du Moyen-Orient, et puis ta façon de d'évoquer la géopolitque régionale est très intéressante. What a Face 
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Amber Aldja

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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyLun 4 Nov - 13:56

merci beaucoup apocalypse now (redux). 304411924 
merci à toi, je dois sa spécialité au scénario, l'idée n'est pas de moi, et c'est vrai qu'elle est démente apocalypse now (redux). 1495964417 contente que ma façon de voir les choses t'intéresse, même si je ne partage pas forcément l'avis d'Amber sur absolument tout apocalypse now (redux). 264067487 apocalypse now (redux). 2078751386 
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Sybel Mcleod

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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyLun 4 Nov - 14:01

bienvenue apocalypse now (redux). 2124793060 
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Jasper MacLean

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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyLun 4 Nov - 14:52

Amber Aldja a écrit:
merci beaucoup apocalypse now (redux). 304411924 
merci à toi, je dois sa spécialité au scénario, l'idée n'est pas de moi, et c'est vrai qu'elle est démente apocalypse now (redux). 1495964417 contente que ma façon de voir les choses t'intéresse, même si je ne partage pas forcément l'avis d'Amber sur absolument tout apocalypse now (redux). 264067487 apocalypse now (redux). 2078751386 
Baah chacun son avis, c'est tellement complexe comme thème. Mais j'avoue que le voir abordé ne me laisse pas indifférente ^^
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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyLun 4 Nov - 15:09

Je suis d'accord, je ne sais même pas s'il existe d'avis tranché qui soit le bon, ça dépend de tellement de données aussi apocalypse now (redux). 553544150 apocalypse now (redux). 553544150 je n'ai personnellement pas le niveau pour analyser tout ça, mais je le redis, ça me fait très plaisir que ma tentative te semble intéressante apocalypse now (redux). 1366640713 

merci beaucoup apocalypse now (redux). 456023687 
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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyLun 4 Nov - 15:16

Oh ben rassures toi, je n'ai pas le niveau non plus pirat 
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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyMer 6 Nov - 19:40

Ta réservation se termine demain I love you Si tu as un besoin d'un délai, hésite pas à demander tongue
Sinon, il te reste trois jours pour terminer ta fiche. apocalypse now (redux). 2124793060
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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyJeu 7 Nov - 0:01

merci de me l'avoir rappelé apocalypse now (redux). 2970661624 il est en effet temps de boucler cette fiche, je m'en occupe apocalypse now (redux). 3536250658 
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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyJeu 7 Nov - 9:08

Est ce que j'aurais pu rêver mieux pour le scénario ? apocalypse now (redux). 553544150  non, cent fois non.
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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyJeu 7 Nov - 13:37

ooooh, tu me fais trop plaisir apocalypse now (redux). 553544150 apocalypse now (redux). 1495964417 apocalypse now (redux). 1495964417 
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MessageSujet: Re: apocalypse now (redux).   apocalypse now (redux). EmptyVen 8 Nov - 17:06

Tout est parfait, je te valide I love you apocalypse now (redux). 2124793060
Bon jeu parmi nous tongue
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