logan adermann
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- this temporary flesh and bone.
we know that it's over now.
i feel my faded mind begin to roam. -
(the killers / goodnight, travel well)

trente ans ★ second lieutenant, us army ★ célibataire ★ nouvelle-orléans, louisiane
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L’intention n’y était plus, Logan semblait même se lasser de ses propres mensonges, et s’il n’avait jamais été un très bon menteur, son père ne s’en souciait guère, aveuglé qu’il était de le voir enfin prendre l’uniforme. Suivre la tradition, son père, son frère, rien de plus simple en théorie, seulement voilà, Logan était bien loin de cautionner tout ça. Alors au nom de quoi rejoindrait-il donc la base de Sprinvale ? Au nom de quoi renoncerait-il à ses rêves ? Fermement, il serra de toutes ses forces cette petite lettre à l’allure anodine mais au combien importante à ses yeux. Il allait s’opposer à son père une dernière fois, une ultime fois car il le savait éperdument, son père ne le cautionnerait jamais de son vivant. Toutefois, quitte à bafouer son nom, autant le faire de la plus belle des manières. N’importe quel père serait en joie d’apprendre la réussite scolaire de son fils, tous sauf Adermann. Droit comme un pic et l’air hésitant il se présenta ainsi devant son paternel décidé ou presque à lui faire entendre raison. « Je je vais pas aller à Sprinvale papa. » Avait-il lâché dans un quasi murmure. Celui-ci fronça les sourcils un instant et se redressa rapidement pour faire face à son deuxième fils. « Et je peux savoir en quel honneur ? Tu feras comme on le fait tous, c’est tout. » Il se raidit, bien incapable de prendre sur lui, de s’affirmer. Il se détestait en cet instant d’être aussi faible. Tremblant, il lui tendit toutefois le bout de papier qu’il tenait jusqu’à présent entre ses mains pas moins angoissé quant à la réaction de son père. « Ils prennent les bègues chez Harvard maintenant ? Le niveau a clairement baissé pour qu’ils puissent en arriver à une telle absurdité. » Silencieux jusqu’ici, Logan lui arracha l’enveloppe des mains, blessé qu’il était d’entendre de la bouche de son père des propos si blessants à son encontre. « J’ai fait des efforts considérables et tu le sais, j’ai travaillé dur pour en arriver là. Je suis pris dans une des plus pre-prestigieuses universités du monde c’est quoi ton problème ? Pourquoi ne peux-tu pas simplement t'en réjouir ? » Son père ria jaune sur l’instant, son fils semblait prendre son envol, seulement, il était bel et bien en son sens, dans la mauvaise direction. Il allait devoir rectifier le tir rapidement sous quoi il le perdrait à jamais, c’était l’uniforme ou rien, et si rien signifiait la porte alors il n’hésiterait pas à lui enlever son toit. « Je suis sidéré Logan, si tu savais à quel point je suis déçu de ton comportement. Tu agis de manière égoïste, tu ne penses qu’à toi. Pourquoi ne prendrais-tu pas exemple sur ton frère aîné pour une fois ? » Incrédule, le brun plongea dans un silence religieux avant de répliquer aussi sec ce qui lui vaudra une claque monumentale : « Pourquoi faire ? Pour que je puisse être rapatrié ici raide dans une boîte et enterrer six pieds sous terre ? Non merci je vais vais m’en passer. »

« T'es le pire père du monde, j'espère que tu en as conscience. Je vais partir maintenant, tu salueras maman et Wilson en espérant qu'il finisse moins con que toi. »

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Il pouvait entendre ses pleurs du salon, là où le dernier Foo Fighters s’envolait au-delà de toute raison. Le son était fort, beaucoup trop fort pour penser et repenser à la portée de ses actes. Pourquoi était-il à cette fête ? Il avait passé l’âge, il détestait les adieux surtout. Cherchant Epha entre les verres de champagne, il termina sa course sur la terrasse où elle ne tarda pas à le gifler le visage rouge de larmes. Il s’en voulait déjà, il voyait bien à son regard que cette relation ne durerait pas, qu’il s’était suffisamment fourvoyé en acceptant tout ceci, que c’était une erreur. « Dis-moi que c’est faux Logan, que tu n’as pas fait ça ? Qu’on part toujours pour Seattle afin d’ouvrir ce cabinet. » Il la regarda gravement sans rien dire. Que pouvait-il répondre à ça d’ailleurs ? Il n’acceptait plus cette vie dorée qu’il menait depuis quelques années. Ce dernier repas de famille avait été pour lui un électrochoc, il ne méritait pas une telle réussite, il avait bénéficié d’une trop grande clémence jusqu’à présent. Son père se tuait à la tâche, son frère également, même son cousin y était. Il s’approcha d’elle, préférant calmer le jeu, il avait beau avoir fait son choix, il ne faisait pas pour autant une croix sur elle, après tout, il l’aimait et elle l’aimait elle aussi. « J’ai essayé de te le dire, ne complique pas les choses je t’en prie mon amour, stop. » Il l’emmena naturellement dans ses bras comme pour la consoler, en vain, elle le repoussa aussi vite, ne s’adressant désormais qu’à Dieu et à lui seul. Logan resta quant à lui stoïque, les bras ballants, dans l’impossibilité même d’évaluer la gravité de la situation : l’explosion au vol de son couple. « Pourquoi tu ne veux pas comprendre ? Ce n’est pas supposé être facile, la vie n’est pas facile. » Elle le dévisagea d’un regard noir tentant tant bien que mal de sécher ses larmes. « Tu es aveugle ou quoi ? Je refuse de t’accompagner, de rester dans l’angoisse, de vivre comme ça, je ne peux pas Logan, c’est impossible je suis désolée. Tu n’as rien à prouver à ta famille s’ils sont débiles c’est pas ton problème. » Logan inspira grandement et baissa la tête à peine contrarié. « Ne parle pas d’eux comme ça. Je suis né pour ça ils n’y sont pour rien, c’est mon choix, si tu m’aimais vraiment tu le comprendrais. » Il n’avait rien à dire de plus alors il repartit simplement à l’intérieur sans un mot de plus. Il ne voulait pas la blesser davantage, il voulait partir et ne rien regretter. Le coeur lourd, il prit la poudre d’escampette jusqu’à sa voiture, là, il se laissa aller et plongea dans une colère noire comme il est rare de le voir. Il détestait cette vie, ces repas dînatoires et toutes ces conventions sociales à la con, ces soirées mondaines ridicules et ces fraternités grotesques. Ce monde n’était pas le sien, il aimait vivre simplement, rien de plus que le strict minimum lui suffisait. Il n’avait pas à se conduire de la sorte, à se croire supérieur au reste, il était devenu imbuvable, voilà ce qu’il était aujourd’hui : un connard bien pensant. Il frappa frénétiquement sur son volant mais n’y trouva pas plus la force d’expier ses pêchés, il était si lâche, si faible. « Logan tu fais quoi ? Il faut que tu réfléchisses à nous, tu peux pas simplement me planter comme ça. » Il baissa le carreau légèrement et sortit, de sa poche, une épaisse liasse de billets qu’il lui tendit sans plus y réfléchir. « Je pars demain, ça c’est mon cadeau, pour ton cabinet d’avocats tu sais. »