•we say goodbye in the pouring rain.
il a une peur viscérale de l’avion ou tout autre engin volant, son premier vol militaire fut par ailleurs l’une de ses pires expériences • véritable pompier, il fume depuis son adolescence et tourne aujourd’hui à un bon paquet par jour • il déteste qu’on l’appelle par son prénom et lui préfère son surnom, Matt • il est le fils et le frère de militaires, l’armée c’est un truc de famille. Pourtant il n’a pas choisi cette dernière par vocation mais bien par défaut et respect des traditions, pour lui tuer n’a aucune saveur, quand bien même ces morts agissent dans l’intérêt du pays • ses parents l’ont pourvu d’un caractère bien trempé et son statut de petit dernier ne l’a pas arrangé. Impulsif, sanguin, borné, indiscipliné, inconscient, c’est en somme les qualificatifs utilisés pour décrire le jeune homme • pour ses proches il est avant tout attachant, bout en train, loyal, franc et protecteur • il a totalement conscience d’être un petit con et s’amuse beaucoup de la situation, particulièrement pour embêter ses deux frères, et oui même à 23 ans • il ne supporte pas les ordres mais fait un effort quand il est en mission, question de survie • malgré sa citoyenneté américaine, il préfère à son football le hockey canadien qui, d’après lui, est un sport de mecs, de vrais. A l’époque du lycée, il fut d’ailleurs l’une des étoiles de son équipe • il aime le sport de façon générale ; jogging au petit matin, musculation avant le déjeuner, partie de base-ball au gouter, rien ne lui déplait lorsqu’il s’agit de se dépenser • loin d’être le meilleur des chrétiens, il se surprit pourtant à prier après l’accident de son frère • aujourd’hui, il ne supporte pas la perte de mémoire de son frère et c’est entre colère et inquiétude qu’il tente de l’aider, d’une façon peu conventionnelle mais qui lui ressemble tant  • au retour de sa première mission il est devenu secrètement accro aux somnifères, seul remède à ses cauchemars, et il ne peut désormais s’en passer • ses frères sont ses plus grands modèles même s’il ne l’avouera jamais, au fond il est fier d’être aujourd’hui à leurs côtés quand bien même tout ne se passe pas toujours bien entre eux • il se dit que peut être un jour il changera, nan, ça ne serait plus lui sinon

• and i break down as you walk away.
La guerre c’est un peu un truc générationnel chez les Emerald, père et fils s’y rendent main dans la main en sifflotant. Pour Matt ça a été différent, la guerre, défendre son pays, il s’en serait bien passé mais pour rendre papa fier il s’y est plié. Depuis, la guerre lui a pris des amis, les souvenirs de son frère, son innocence, alors sans la détester il ne l’apprécie que très modérément. Quant aux débuts sur son utilité, il s’en fout pas mal, lui va où on lui demander d’aller, il tire quand on lui demande de tirer et s’il peut ne pas tuer, il le fera. Puis au fond il sait qu’il fait désormais partie d’une grande famille, qu’on ne le lâchera pas, qu’on ne l’abandonnera pas. Certes il risque sa vie à chacune de ses missions mais y’a pire, non ? Il se sent utile au moins, on le remercie pour son courage, il défend des valeurs. Alors oui, y’a pire.

•but i could never find the words to say.
PRÉNOM/PSEUDO: mellie (mélanie) ★ AGE: ★ la majorité plus trois ans...  GROUPE: a farewell to arms ★ TES IMPRESSIONS: j'adoooooooore    ★ OU AS-TU TROUVE LE FORUM: par le dieu bazzart ★ AVATAR:  will higginson ★ AUTRE: impatiente de vous rejoindre  

• 'cause all my life, i felt this way.
Garde la tête entre les cuisses Matt. Tu t’en fous des moqueries. Ne regarde pas par le hublot sinon c’est la crise cardiaque assurée. Respire allez, inspire, expire, voilà comme ça c’est bien. Bon sang ce que je les hais ces déplacements en avion ! Je sais, je devrais être rassuré, l’avion est le mode de transport le plus sûr qui soit, surtout lorsqu’il s’agit d’un avion de l’armée américaine, mais c’est plus fort que moi, ma peur reprend inexorablement et toujours le dessus. Putain des turbulences, manquez plus que ça ! Comme si j’avais pas l’air assez stupide la tête enfouie dans mes jambes, va falloir aussi que je rende mon p’tit déj ? Merci maman de cette astuce, ça a au moins le mérite de m’occuper. Me voilà donc sur le chemin du retour, plus qu’un millier de kilomètres d’après le pilote. Je sais que cette mission est la dernière pour moi en Afghanistan, je suis officiellement réaffecté à la base, en attente d’une nouvelle mission. C’est un étrange sentiment que je ressens, bercé entre mélancolie et joie. Je rentre au bercail, loin de l’insécurité, mais j’abandonne aussi là-bas ceux qui ont besoin de moi. Moi, qui ne suis que l’énième maillon d’une grande chaîne mais qui représente toutefois la protection et la grandeur de la plus grande puissance mondiale. Ah, voilà que je pense comme un soldat ! Pour la première fois depuis longtemps je me remémore ma première mission. Mars 2011. Moins de trois mois se sont écoulés depuis mon enrôlement et me voilà déjà envoyé à l’autre bout du pays. L’Afghanistan, drôle d’endroit. Entre journées chaudes et nuits diablement froides, j’apprends à être un soldat, à dominer ma peur et mes émotions. La guerre ne semble pas très effrayante quand on est dans le clan des gagnants. Puis, il y eut cette après-midi qui bouleversa tout.

« Tous à couvert ! » Entendis-je crier à quelques mètres de moi le capitaine. A ces mots je sentis les effets de l’adrénaline se propageaient dans tout mon corps et en hâte j’allais me mettre à l’abri derrière l’un des tanks avant de tirer, à mon tour. A cet instant, je ne réalisa pas que mes tirs risquaient de blesser voir de tuer nos assaillants, il fallait juste qu’on sauve nos vies. A la base, les séances d’entrainement au tir étaient obligatoires pour aller sur le terrain mais tout semblait trop réel maintenant, beaucoup trop réels. L’humain avait remplacé le mannequin, son sang était vrai, ses cris bien réels mais je m’en foutais. Si ces morts pouvaient épargner la mienne alors je continuerai de tirer. Plutôt horrible, je sais. A la fin de l’assaut les pertes étaient assez conséquentes, un tank avait explosé, trois soldats étaient tombés à jamais et dans le camp ennemi les corps bombardés de balles s’entassaient les uns sur les autres. Et moi, mon arme à la main, je regardais ce massacre, mon premier massacre. Cette mission changea tout ; mon innocence, mon brin de naïveté, mon arrogance. Rien ne m’avait jamais paru plus horrible que cette journée et comme un mauvais film je ne cessais de me le repasser en tête. Peut être aurais-je dû faire autrement, peut être ne seraient-ils pas morts, peut être… Non, refaire le passé ne changerait pas et ça n’aiderait personne. A ce retour de mission ma peur de l’avion ne se manifesta pas, je restais assis sur mon siège, étrangement silencieux tandis que nous rentrions au pays, les cercueils de nos trois camarades dans la soute.  

De retour à la base j’y restais pendant plusieurs mois, le temps de se reconstruire, de passer à autre chose d’après mes supérieurs. Puis je partais de nouveau, pour la même destination, l’Afghanistan. J’appréhendais le retour mais en faite la vie avait continué là-bas, sans les oublier les morts appartenaient au passé et nous vivants, il nous fallait combattre et avancer. C’est ce que je fis pendant huit longs mois jusqu’à ce qu’on nous ordonne de partir. La guerre en Afghanistan prenait enfin fin après de longues années mais étrangement elle avait un gout d’inachevé. Certains de mes camarades restèrent, on ne pouvait décemment pas quitter le pays ainsi. Quant à moi je partis, soulagé que cette fois-ci cette mission se passa relativement bien. C’est ainsi que je me retrouve dans ce fichu avion, à prier pour ma survie et à maudire toutes turbulences du parcours. J’imagine déjà mon retour, mon frère et mes amis venus m’accueillir et mon autre frère, le plus grand, que je n’ai pas encore vu depuis son réveil. Ah home sweet home...